Où il est question de punition...

Aujourd’hui, on est toutes les 2 à la maison.

Et elle me rend dingue.

Elle me provoque, me pousse à bout. Me concocte méticuleusement un best of de tout ce qu’elle n’a pas le droit de faire (ce qui, en soi, devrait me réjouir puisqu’implicitement elle a compris que c’est interdit). Mais je suis pas d’humeur deuxième degré…

Monter l’escalier…. Rentrer dans la cuisine… mettre tous les papiers par terre… jouer avec la chaîne…

Ne parlons pas des repas catastrophiques, de la sieste réduite à sa plus simple expression, et d’une grossière erreur de ma part : lui faire faire de la peinture. Laquelle expression artistique ne sied guère à Mademoiselle en ce jour.

Ajoutons à ces menus bonheurs une nappe sonore de gémissements ininterrompus qui mettent les nerfs à rude épreuve.

En ces moments, on hait la race humaine dans sa globalité, avec mention particulière pour son corollaire l’instinct de reproduction.

Je frôle l’hyperventilation. A force de respirer amplement pour me d étendre, garder mon calme et ne pas lui hurler dessus.

Intérieurement, je me sens assez proche de Hulk. Je sens que ma chemise se déchire, mes veines gonflent, je vais bientôt devenir immense, verte, stupide et hyper costaud. Avant de muer irrémédiablement en humanoïde verdâtre,  solutions : la fenêtre, la punition, et l’exorcisme.

Va pour la punition.

C’est la première fois que je la punis.

Je lui raconte par le menu la liste exhaustive de ses méfaits du jour, la plante rageusement dans son lit, et lui explique que je reviendrais quand elle sera calmée.

Elle hurle.

Crie.

Pleure.

Chouine.

Quelques minutes de calme.

Et je retourne dans l’arène.

Stupeur.

Boulette.

Je retrouve mon Monstre tranquillement assis dans son lit sur un coussin, la tétine dans le bec, les doudous dans les bras, un livre entre les mains.

Manque plus qu’un cocktail et un cigare et c’est la reine du pétrole.

Pas sûre qu’elle ait pleinement saisi la dimension « disciplinaire » de la punition…

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